- Il mort.
- C’est pas possible ! Non !
- Désolé Madame, nous n’avons rien pu faire…
- Seigneur ! Messieurs, c’est horrible !
- Madame, tenez, un mouchoir.
- Nous devons partir, encore désolé…
La porte se referma. Elle s’assit sur le canapé et sanglota.
- Maman ? Comment va Papa ?
- Ma chérie, Papa est...
Elle s’arrêta pour reprendre sa respiration, et reprit en pleurant.
- Papa, est mort…
- Noooooon !!!
Je me relevai, une goutte de sueur perlait sur mon front.
- Ouf, ce n’était qu’un rêve…
Je m’appuya contre le mur.
- Si seulement ça avait été un rêve…
BIP BIP BIP
- Mxrde ! Déjà le matin !
Je me mis hors de la couette, m’habilla et dévala les escaliers.
Arrivée dans la cuisine, je m’installai à côté de mon frère, Jordan.
Ma mère qui faisait des gaufres, m’interpella :
- Bonjour ma chérie, bien dormie ?
- Oui, mentis-je.
- Nan c’est pas vrai, elle ment, dis mon frère, la bouche pleine.
- Ah ouais et pourquoi ça ?
- Je t’ai entendue crier cette nuit, à deux heures du matin précisément.
- C’est vrai ma chérie ?
- Oui c’est vrai Maman, et arrêtes de m’appeler « Ma chérie » tout le temps. Et toi, Monsieur je sais tout, on ne parle pas la bouche pleine !
Jordan me tira la langue et ma mère se tût.
Après qu’on ait fini de manger et de débarrasser la table, nous mîmes nos chaussures.
Jordan, à son habitude, enfila son pied dans sa basket et ma mère lui attacha ses lacets.
- Jordan ! A ton âge, tu devrais savoir-faire tes lacets tout seul ! Tu vas avoir quoi, 9 ans ? Je te l’avais appris hier en plus !
- Je fais c’que j’veux !
- Hé ho ! Ce n’est pas comme ça que je t’ai élevé ! Petit garnement, dis Maman en le chatouillant.
Mais là, s’en était de trop.
- Comment ça ? « Toi » ? C’est moi qui l’ai élevé pendant que tu déprimais ! Pendant 3 ans ! Ok ? Tu ne peux pas dire que tu l’as élevé !
- Mais tu oublies que c’est mon fils ! Et je ne t’ai pas appris à parler sur ce ton !
- Ce n’est pas que ton fils, c’est aussi celui de Papa !
- Ne me parle pas de ton père s’il te plait !
- Oh si, on va parler de mon père ! Depuis qu’il est mort, tu te comportes comme une ado ! Et tu oublis que c’est moi, l’ado ! Et pourtant, je m’occupe de Jordan comme si j’étais sa mère ! C’est normal ça ? Papa ne voudrait pas que ce soit sa mère qui lui fasse ses lacets !
- Je t’ai dit de ne pas parler de ton père !
- Tu veux pas assumer qu’il est mort ! Il est mort, mon père ! Il ne reviendra pas ! Ce n’est pas la peine de sangloter et de plus t’occuper de tes gosses ! Et c’est de ta faute si il est mort !
- Jeune fille, si tu continues, tu vas avoir des problèmes ! Dehors !
- Annie, le bus est arrivé, viens, murmura Jordan.
Et il s’adressa à Maman :
- On y va, bisous ! A ce midi !
Maman, qui venait de reprendre ses esprits, lui répondit d’une voix calme et douce :
- A tout à l’heure mon chéri !
Et voilà, de toute façon, c’est la même chose tous les lundi matin.
J’y réfléchis dans le bus, comment faire en sorte que Maman redevienne comme avant ? Elle ne se nourrit plus trop, elle est devenue maigre, presque squelettique.
Le bus s’arrêta, nous descendîmes.
Jordan se mit en direction de l’école primaire, un peu plus loin. Moi, vers le collège. Je suis en 3ème.
- Hi ! Annie !
Je reconnaîtrais cette voix entre mille.
- Sakura !
Elle se jeta dans mes bras, Sakura, ma meilleure amie.
Elle a des cheveux magnifiques, blond platine avec des mèches rose pâle. J’aimerais bien me faire des mèches, mais Maman ne veut pas.
- Ça va ? me demanda Sakura.
- Oui comme d’hab, je me suis engueulée avec ma mère. Et toi ?
- LOL ! Moi, j’suis en forme ! Et ça va, c’est pas trop grave cette engueulade ?
- Non, tu sais, la routine quoi !
- Et c’était quoi qui a provoqué la dispute ?
- Des lacets, des simples lacets. Et puis ensuite, mon père…
- Ah, désolé.
Mais une voix coupa notre conversation :
- Salut les filles !
Et je me retrouvai dans les bras de Grégory, mon petit-ami.
- Vous allez bien ? demanda-t-il en faisant la bise à Sakura, qui rougit.
- Ouais super, répondis-je.
Et je lui donna un baiser.
- Roulez-vous une pelle, et puis stop, grogna Sakura.
Super, si il faut qu’elle nous fasse sa crise de jalousie.
La sonnerie retentit.
- Bon, je dois y aller les filles, à ce soir Ninie ! me dit Grégory.
- A plus ! répondit Sakura.
Et oui, Grégory, ce soir, viens dinez à la maison.
- Oh, Ninie, que c’est mignon ! rappliqua une voix.
- Ming ! s’écria Sakura. Tu ne peux décidément pas t’occuper de tes affaires ?
- Tu ne peux décidément pas t’occuper de tes affaires ? répéta Ming, avec une voix aigu. T’es qu’une gamine Sakura.
- Tu veux quoi ? coupais-je.
- Oh, Ninie défend sa copine !
- Et y’a quoi de mal dans ce que je fais ?
- C’est très nul ce que tu fais Annie, tu pers ton temps. Tu sais que tu peux encore avoir ta place, avec moi.
Depuis la 6ème , elle me demande de rejoindre sa bande. Mais je ne l’aime pas, je ne l’a supporte pas. Et jamais je ne laisserais tomber Sakura.
- Elle ne viendra jamais avec toi ! cria Sakura.
- Laisse-là, elle n’en vaut pas la peine, lui dis-je, en l’entraînant vers la porte.
- Oh non, dit-elle, on a chimie avec elle…
- T’en fait pas. On se mettra tout derrière.
Puis elle récita notre emploie du temps.
- L’aprèm, on à SVT, Histoire, pis Latin.
- Avec Grégory, complétais-je.
- Tu penses faire ta première fois ce soir ?
- Saku, il vient juste manger.
- On sait jamais, si le dessert de ta mère ne lui suffisait pas.
Et on éclata de rire.
Après deux heures de français, nous rentrâmes à la maison.
Maman, nous avait fait des spaghettis pour ce midi.
- Merci Maman ! J’adore les spaghettis ! s’exclama Jordan.
- De rien mon amour ! Alors, tu as bien travaillé ce matin ?
- Oui ! On a parlé des volcans ! Et toi Annie ?
- Heu, j’avais deux heures de français, répondis-je.
- Annie, ma puce, tu veux que je prépare quoi ce soir à manger ? demanda Maman.
- Oh, heu, comme tu veux. Il mange de tout.
- Parfait ! Mais n’allez pas trop vite hein !
- Maman, rallège-je.
Cela faisait tout de même 2 mois que nous sortons ensemble, et pis, je n’ai que 15 ans.
Mais 15 ans, ce n’est pas suffisant ?